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La thérapie familiale centrée sur les émotions

Dre Annie Aimé, psychologue
Professeure-chercheuse à l’Université du Québec en Outaouais et psychologue à la clinique Imavi auprès de parents et d’adultes; ses recherches portent sur l’image corporelle ainsi que sur les problèmes d’alimentation et de poids.



 

Ida Harvey-Forsat
Détenant une maîtrise en psychologie du counseling et pratiquant la thérapie centrée sur les émotions à Vancouver, elle s’intéresse aux liens entre la culture, l’éducation familiale et la santé mentale.



 

Dre Adèle Lafrance, psychologue
Reconnue internationalement en tant qu’auteure, clinicienne, superviseure et co-fondatrice de la thérapie centrée sur les émotions, elle développe des ressources pour les parents et les proches d’enfants ayant des problèmes de santé mentale (www.mentalhealthfoundations.ca).

 


Afin d’intervenir tôt auprès d’enfants et d’adolescents à risque de développer des troubles de santé mentale, les interventions familiales semblent tout indiquées. Ces interventions reconnaissent l’importance qu’occupent les relations et les interactions familiales dans la santé mentale des jeunes (Berry, Bruce et Oprescu, 2019). L’importance d’impliquer la famille dans l’intervention se voit par ailleurs soutenue par le fait que différents facteurs familiaux sont corrélés à la santé mentale des enfants et des adolescents et peuvent nuire à la rémission ou encore favoriser la rechute dans le cas de certains problématiques (Berry et al., 2019). Par exemple, le stress familial (Patterson et Vakili, 2014), les conflits (Yahav et Sharlin, 2002), le niveau socioéconomique (Murray et Monson, 2013), le genre (Gavazzi, Bostic, Lim et Yarcheck, 2008) et le fonctionnement de la famille (Palmer, Welsh et Tiffin, 2016) constituent des facteurs familiaux à considérer.

L’intervention familiale
La plupart des modèles de thérapie familiale conceptualisent les familles comme des systèmes qui cherchent à s’adapter et à maintenir un équilibre leur permettant de traverser les différentes étapes du développement humain tout en respectant les limites des individus qui les composent (Berry et al., 2019). Dès la fin des années 1980, des méta-analyses ont permis de conclure que la thérapie familiale est efficace pour de nombreuses difficultés (voir Carr, 2019 pour plus d’informations). Plus récemment, il a été montré qu’elle est tout aussi efficace que la thérapie individuelle et permet de réduire les coûts médicaux associés à plusieurs interventions individuelles (Carr, 2019; Crane et Christenson, 2014; Weisz et al., 2017). La thérapie familiale et les interventions centrées sur la famille peuvent être utilisées pour une variété de difficultés observables chez les enfants, incluant les problèmes de sommeil et d’attachement, les expériences d’abus et de négligence, le trouble des conduites, le TDA/H, les problèmes émotionnels, les troubles anxieux et de l’humeur, les troubles des conduites alimentaires et les premiers épisodes psychotiques (Carr, 2019).

Centralité des émotions en psychothérapie
Peu importe l’approche thérapeutique à laquelle le clinicien adhère, il est généralement reconnu que les émotions permettent aux humains de déterminer dans quelle mesure leur environnement répond à leurs besoins, à leurs objectifs, à leurs attentes et à leurs valeurs (Lane, Subic-Wrana, Greenberg et Yovel, 2020). Elles s’activent le plus souvent de manière automatique, afin de faciliter l’adaptation à différentes situations. Par exemple, la peur permet d’adopter des comportements qui aident à se protéger, alors que la colère permet d’imposer des limites et de mettre fin à des comportements d’autrui qui semblent blessants ou dérangeants (Lane et al., 2020).

Lorsqu’elles sont désagréables ou douloureuses, les expériences émotionnelles tendent à être évitées, notamment à travers des comportements mésadaptés ou du refoulement (Greenberg, 2015). Or, l’évitement émotionnel se retrouve dans de nombreuses difficultés et troubles psychologiques et contribue à entretenir des pensées et des comportements mésadaptés (Greenberg, 2015). Contrairement à l’évitement émotionnel, qui survient de manière automatique, la prise de conscience des émotions qui prend place en psychothérapie fait appel à des processus impliquant de prêter attention à ses émotions et de réfléchir à ce qu’elles indiquent, de manière à pouvoir être plus apte à répondre aux besoins qu’elles sous-tendent (Greenberg, 2015; Lane et al., 2020) et de favoriser un plus grand bien-être psychologique à long terme (Lane et al., 2020). En fait, tout comme l’alliance thérapeutique, il s’agit d’un facteur nécessaire pour favoriser des changements en psychothérapie. Lorsqu’un enfant présente une détresse psychologique, il devient dès lors nécessaire de s’intéresser aux réponses émotionnelles des parents puisque c’est à travers celles-ci que l’enfant développe une meilleure compréhension de ce qu’il ressent et de ce que cela signifie pour lui (Lane et al., 2020).

La thérapie familiale centrée sur les émotions
La thérapie familiale centrée sur les émotions (TFCÉ), mieux connue sous son nom anglais emotion-focused family therapy (EFFT), a été initialement développée par les psychologues ontariennes Adèle Lafrance et Joanne Dolhanty. À l’origine, elle se voulait un complément aux psychothérapies destinées aux adolescents atteints de troubles des conduites alimentaires (Foroughe et al., 2018). Maintenant, son application va au-delà des familles de personnes atteintes de troubles des conduites alimentaires et a été étendue à toutes les familles qui luttent pour soutenir leur enfant ou un être cher contre un éventail de défis comportementaux et émotionnels tels l’anxiété, l’état dépressif et des troubles oppositionnels (Foroughe et al., 2018; Lafrance, Henderson et Mayman, 2020). Selon ce modèle, les parents peuvent s’impliquer dans le mieux-être psychologique et la santé mentale de leur enfant quel que soit son âge, son niveau de motivation ou son désir de participer à une psychothérapie.

La TFCÉ est un modèle de thérapie développemental et transdiagnostique (Lafrance et al., 2020), pouvant être intégré à d’autres modèles de traitement existants et dans différents milieux cliniques. Le travail clinique consiste principalement à amener les parents à mieux répondre aux besoins comportementaux et émotionnels de leur enfant. Les cliniciens qui l’utilisent considèrent que les tentatives des parents d’aider leur enfant, même si elles sont maladroites, ont un effet potentiel plus grand que des interventions cliniques, réalisées par le clinicien directement auprès de l’enfant (Wilhelmsen-Langeland, Aardal, Hjelmseth, Fyhn et Stige, 2019).

Ainsi, dans le cadre de la TFCÉ, les parents sont des agents de changement dont le rôle est déterminant dans la guérison ou la rémission des problèmes rencontrés par leur enfant (Lafrance et Aimé, 2020). Alors que d’autres types de thérapie sous-utilisent parfois les parents, la TFCÉ leur donne un rôle de premier plan (Foroughe et al., 2018). Elle considère qu’ils peuvent agir en tant que régulateurs émotionnels pour leur enfant et qu’ils peuvent améliorer leur relation avec celui-ci en développant eux-mêmes de meilleures compétences émotionnelles et un sentiment d’efficacité personnel plus élevé. En aidant les parents à se sentir plus compétents pour aider leur enfant, la TFCÉ leur permet d’avoir plus facilement accès à leurs habiletés parentales (Wilhelmsen-Langeland et al., 2019) et d’être plus à même de s’investir dans des tâches en lien avec la rémission de leur enfant (Foroughe et al., 2018).

Dans le cadre de la TFCÉ, les parents sont encouragés à demeurer investis et actifs dans la démarche de mieux-être de leur enfant, même s’ils sont confrontés à des situations qui leur semblent sans espoir, qui leur font vivre de l’impuissance ou qui nécessitent une réparation. Les cliniciens d’approche TFCÉ peuvent guider les parents pour qu’ils offrent un soutien à domicile, même si leur enfant refuse des services de psychothérapie ou est incapable d’accéder à ces services. De plus, la TFCÉ estime que tous les enfants, même ceux qui rejettent leurs parents, désirent être soutenus par ceux-ci, particulièrement pour faire face aux difficultés qu’ils rencontrent (Lafrance et Dolhanty, 2013).

Accompagner les parents
Les parents apprennent des techniques leur permettant de mieux répondre aux besoins émotionnels et comportementaux de leur enfant. 

Ils sont amenés à : 1) s’impliquer activement dans l’interruption des symptômes de l’enfant et dans le soutien à l’adoption de comportements sains; (2) offrir un soutien émotionnel faisant en sorte d’aider l’enfant à nommer, à exprimer et à gérer des émotions difficiles, qui alimentent des symptômes problématiques; 3) s’investir dans un processus de réparation lorsque la relation des parents avec leur enfant a souffert (Lafrance et Aimé, 2020; Lafrance et al., 2020; Sabey et Lafrance, 2018).

L’interruption de symptômes et le soutien aux comportements sains demandent aux parents de cibler et de mettre en place des stratégies visant à arrêter les comportements problématiques de leur enfant et à le soutenir pour qu’il les remplace par des comportements plus adaptés. À cette étape, les parents sont considérés et traités comme étant les experts de leur enfant. Le clinicien est quant à lui expert en émotion et il partage ses connaissances avec les parents (Lafrance Robinson, Dolhanty et Greenberg, 2013). Par exemple, dans le cas d’un enfant ayant un trouble des conduites alimentaires et présentant des comportements compensatoires comme les vomissements et l’exercice physique excessif, les parents peuvent passer de trente minutes à une heure avec leur enfant après le repas. Dans d’autres cas, comme pour les problèmes d’anxiété, une hiérarchie de situations évitées pourrait être préparée par les parents avec leur enfant et les parents pourraient accompagner leur enfant dans des exercices d’exposition aux situations identifiées (Sabey et Lafrance, 2018).

Lorsque le clinicien travaille avec les parents sur le soutien émotionnel, il leur offre de l’éducation psychologique quant à la nature et aux rôles des émotions (Sabey et Lafrance, 2018). Il leur enseigne que l’évitement émotionnel représente un facteur de développement et de maintien des problèmes de santé mentale. En TFCÉ, le clinicien amène les parents à reconnaître les signaux émotionnels de leur enfant et à y répondre (Lafrance Robinson et al., 2013). Les parents apprennent à lire les manifestations physiques des émotions, à reconnaître leur présence, à les nommer, à les valider et à fournir une réponse aux besoins émotionnels de leur enfant. Plus précisément, ils s’entraînent à répondre à la tristesse en offrant du réconfort, à la peur en offrant de la protection et à la colère en fournissant des balises et des limites (Lafrance Robinson et al., 2013). De plus, dans les interactions avec leur enfant, et dans le but d’éviter une escalade d’émotions et d’aider l’enfant à mieux se réguler émotionnellement, ils remplacent les « mais » par des « parce que » (Lafrance et Aimé, 2020; Sabey et Lafrance, 2018). Par exemple, au lieu de dire « Je comprends que tu te sentes triste de ne pas voir tes amis, mais vous pourrez vous reprendre », ils optent plutôt pour une formulation comme « Je comprends que tu te sentes triste de ne pas voir tes amis parce que tu avais vraiment hâte de les voir ».

Lorsque la relation entre les parents et l’enfant a souffert, qu’on constate de la distance ou de l’hostilité face à l’enfant ou encore que les parents se sentent très coupables pour les problèmes de santé mentale de leur enfant, le clinicien peut guider les parents dans un processus de réparation émotionnelle (Sabey et Lafrance, 2018). Ils peuvent alors reconnaître auprès de leur enfant que certaines circonstances familiales ou certains styles émotionnels, voire parentaux, ont sans doute contribué à ses difficultés actuelles. Ce faisant, ils allègent la charge de leur enfant.

Repérer et résoudre les blocages émotionnels
La TFCÉ comprend également des modules destinés à repérer, à comprendre et à transformer les blocages émotionnels des parents et des cliniciens. Ainsi, la TFCÉ s’intéresse aux réponses émotionnelles des parents, de manière à ce que celles-ci ne maintiennent pas les difficultés de l’enfant et qu’elles n’interfèrent pas avec la capacité des parents de s’engager dans des tâches leur permettant d’aider efficacement leur enfant (Stillar et al., 2016). Les blocages émotionnels des parents sont nommés puis transformés – avec compassion – pour qu’ils deviennent en mesure de mieux soutenir leur enfant. De tels blocages s’expriment par un refus ou des réticences à s’engager dans des actions auprès de leur enfant, par un déni de la sévérité du problème ou encore par des critiques envers l’enfant ou l’autre parent (Sabey et Lafrance, 2018). En TFCÉ, ces manifestations sont perçues comme des tentatives des parents de réguler leurs propres émotions négatives comme la peur, la honte, la colère, la culpabilité, l’impuissance ou le ressentiment. Le clinicien les accompagne dans l’exploration de ces émotions et des comportements qui leur sont associés. Il nomme et valide leurs expériences émotionnelles. Il les incite aussi à affronter leurs craintes et à se montrer plus compatissants envers eux-mêmes (Lafrance et Aimé, 2020). En aucun cas, les parents ne sont blâmés pour ce qui arrive à leur enfant (Lafrance et al., 2020). La TFCÉ cherche plutôt à les aider à se libérer de la culpabilité qu’ils ressentent, de manière à éviter que leur culpabilité les conduise à une expérience de douleur profonde et à des interactions négatives ou problématiques avec leur enfant (Lafrance et al., 2020).

Enfin, les blocages émotionnels des cliniciens sont eux aussi considérés en TFCÉ afin que ces derniers n’adoptent pas des attitudes et des comportements susceptibles d’interférer avec la psychothérapie. Les cliniciens peuvent ressentir de l’impuissance, de la frustration ou encore se sentir incompétents (Lafrance et Aimé, 2020). Ils peuvent craindre de soulever certains éléments avec les parents ou même d’être critiqués ou rejetés par ceux-ci. Par la supervision, ils peuvent travailler leurs propres émotions, de manière à pouvoir se montrer empathiques et disponibles pour les parents qu’ils accompagnent en psychothérapie.

En somme, la TFCÉ est un modèle de thérapie familiale qui reconnaît le rôle essentiel que peuvent jouer les parents dans la rémission et le mieux-être de leur enfant, peu importe son âge et les difficultés émotionnelles qu’il présente. Elle aide les parents à mieux comprendre ce que ressentent leurs enfants et à valider leurs émotions, tout en agissant sur leur sentiment de compétence et d’efficacité personnelle et en favorisant des interactions familiales plus satisfaisantes tant du point de vue des parents que de celui des enfants.


Bibliographie
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