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Les fonctions de soutien comme assise à la résilience du psychologue

Dr Marc-Simon Drouin, psychologue
Professeur titulaire et directeur du Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal, psychologue clinicien et superviseur didacticien au Centre d’intégration gestaltiste.


 

François Delisle
Doctorant en psychologie de l’Université du Québec à Montréal et interne en psychologie au Centre de santé et de consultation psychologique de l’Université de Montréal, ses recherches portent sur le développement et la résilience du psychothérapeute.

 


Être psychologue, c’est exercer l’une des professions les plus intimes et les plus secrètes qui soient. C’est entendre et recevoir les souffrances et les détresses de l’existence dont aucune ne saurait nous être étrangère. C’est rencontrer une autre humanité et la laisser se dévoiler à des endroits qu’elle préfère souvent garder secrets, parfois même envers ses proches. C’est côtoyer jour après jour, semaine après semaine, des troubles mentaux qui peuvent avoir un potentiel de contagion (Schore, 2008). C’est rester là, attentif, disponible et ouvert, malgré les méandres des distorsions transférentielles, à des endroits où notre instinct naturel nous pousserait parfois à fuir. C’est espérer commencer chaque séance comme si rien d’autre n’importait, ni la séance précédente, ni la fatigue, ni nos propres soucis. Bref, être psychologue, c’est s’engager dans une volonté lucide de résilience. Pour O’Leary (2011), la résilience est même un attribut vital du clinicien efficace.

En 2004, une méta-analyse menée par Beutler et ses collègues a permis de conclure qu’il existait une corrélation positive entre le sentiment de bien-être général du clinicien et ses résultats thérapeutiques. De la même manière, l’étude longitudinale de Nissen-Lie et ses collègues (2013) a permis d’observer que la détresse personnelle du clinicien influençait négativement la qualité de l’alliance thérapeutique. Le niveau de bien-être général du professionnel semble largement contribuer à la variance observée dans les résultats thérapeutiques (Pereira et al., 2016).

Dans le cadre de leur étude internationale sur le développement du clinicien, Orlinsky et Ronnestad (2005) ont relevé deux types d’implication du clinicien ayant un effet important sur le travail thérapeutique. D’abord, l’implication « guérissante », qui réfère au sentiment du clinicien d’être investi personnellement, efficace, chaleureux, amical, stimulé et inspiré en séance, et de réagir de manière constructive face aux difficultés qui surgissent avec ses clients. À l’inverse, l’implication « stressante » réfère au sentiment d’être ennuyé ou anxieux en séance, et d’éviter les difficultés qui surviennent, ce qui rend le clinicien moins efficace.

Parallèlement aux types d’implication, les chercheurs ont relevé deux mesures nous informant sur le sentiment de développement des cliniciens : l’« amélioration développementale », associée à un sentiment général de progression ainsi qu’à un sentiment de maîtrise d’habiletés thérapeutiques et de dépassement des limites passées, et la « détérioration développementale », associée plutôt au sentiment de dégradation des habiletés thérapeutiques, à l’évitement face aux difficultés et à la démotivation face au travail thérapeutique.

Les auteurs suggèrent que les deux trajectoires de développement (amélioration et détérioration) sont généralement liées aux deux types d’implication (guérissante et stressante), que nous définissions précédemment, ce qui forme ainsi une spirale positive et une autre spirale négative.

La spirale positive est à l’œuvre lorsqu’un sentiment d’amélioration élevé est jumelé avec une implication guérissante élevée. En effet, un clinicien qui a le sentiment de s’améliorer professionnellement présentera moins d’anxiété face à ses clients, ce qui le rendra plus disponible à s’impliquer de manière guérissante envers eux, et qui, en retour, lui permettra de profiter davantage de ses contacts thérapeutiques pour se développer en tant que clinicien. À l’inverse, la spirale négative désigne un sentiment de détérioration élevé jumelé à une implication stressante élevée de la part du professionnel. Un clinicien qui a le sentiment de se détériorer aura tendance à être plus anxieux face à ses clients, car il aura moins confiance en ses capacités de les aider. Cela le placera dans une implication thérapeutique plus stressante qui le rendra moins présent envers ses clients, donc moins apte à profiter du contact avec eux pour s’améliorer professionnellement.

De manière générale, les chercheurs ont observé une corrélation positive entre le niveau de satisfaction dans la vie personnelle du clinicien et le fait de se sentir profiter d’une spirale positive de développement et de pratique (Orlinsky, Ronnestad et Hartmann, 2018).

Les souffrances et les insatisfactions vécues par un clinicien dans sa vie personnelle peuvent donc influencer négativement le processus thérapeutique, mais aussi le développement du clinicien (Rice, 2011), ce qui soulève l’importance de s’intéresser à la capacité des psychologues à prendre soin d’eux-mêmes dans leurs moments de souffrance et de difficultés personnelles afin que ceux-ci n’entravent pas la qualité de leur travail thérapeutique ni ne portent atteinte à la qualité des soins qu’ils apportent à leurs clients.

Les psychologues sont tout aussi susceptibles de vivre des souffrances et des difficultés que leurs clients. Certains d’entre nous avons pu vivre des blessures psychologiques dans notre parcours développemental. Comme nos clients, nous pouvons vivre des conflits, des maladies, des accidents, des crises, des deuils, et même des difficultés dans le cadre professionnel, qui affectent notre état de bien-être et notre capacité à travailler de manière « guérissante » tout en ayant le sentiment de nous améliorer professionnellement.

Skovholt (2012) définit la résilience du clinicien comme la capacité à demeurer très engagé et impliqué dans le travail thérapeutique même lorsqu’on se sent dépassé ou fatigué. La résilience désigne cette habileté particulière que démontrent certaines personnes à prospérer et à se développer en dépit de l’adversité (Connor et Davidson, 2003). Les psychologues résilients arrivent à profiter d’une spirale positive de pratique et de développement malgré les difficultés qu’ils rencontrent dans leurs vies personnelles et professionnelles.

Les fonctions de soutien
Les données de recherche sur le développement du clinicien ont permis de déterminer trois fonctions de soutien sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour cultiver et favoriser notre résilience. Il s’agit des fonctions de soutien interpersonnelle, cognitive et physique (Grosch et Olsen, 1994; Klein, Bernard et Schermer, 2011; Hou, 2015; Bertrand, 2019). Ainsi, nous préserverions notre niveau d’implication « guérissante » malgré les difficultés que nous rencontrons, et nous profiterions d’une spirale positive de développement professionnel.

La fonction de soutien interpersonnelle
La fonction de soutien interpersonnelle réfère à l’ensemble des relations, tant personnelles que professionnelles, nous permettant de nous appuyer sur les autres pour cultiver un sentiment d’équilibre entre nos vies personnelle et professionnelle, sortir de l’isolement professionnel, nourrir notre résilience, et répondre à nos besoins relationnels.

Plusieurs recherches s’entendent pour dire que le fait de s’engager et de nourrir des relations personnelles satisfaisantes constitue une des stratégies personnelles les plus efficaces pour prendre soin de soi en tant que cliniciens (Mullenbach et Skovholt, 2011; Skovholt, 2012; Hou, 2015) et prévenir la fatigue de compassion (Maslach, 2003). Le fait de développer et de maintenir des relations intimes empreintes de réciprocité dans nos vies personnelles nous permet de retrouver un certain équilibre relationnel souvent rompu par la nature de notre travail, qui exige que nous nous investissions dans plusieurs relations de manière unidirectionnelle avec nos clients (Skovholt, 2012). Notre niveau d’implication dans nos relations personnelles nous permet de maintenir l’équilibre entre notre vie personnelle et notre vie professionnelle plutôt que d’avoir l’impression de devoir en sacrifier une au profit de l’autre, ce qui participe de notre capacité à rencontrer nos clients de manière « guérissante » (Orlinsky et Ronnestad, 2005; Skovholt, 2012; Hou, 2015).

De la même manière, le fait d’appartenir à une communauté professionnelle positive et soutenante semble être aussi important que l’implication dans les relations personnelles. Le fait d’être connecté avec d’autres professionnels nous permet justement d’éviter de développer un sentiment d’isolement et de solitude professionnelle inhérent à notre travail, tout en nous offrant un lieu de partage sur les aspects difficiles et singuliers de celui-ci (Maslach, 2003; Hou, 2015). Le fait de nous sentir validé, apprécié et appuyé par nos collègues ou nos superviseurs nous permet de nous ouvrir sur nos vulnérabilités et de partager nos difficultés (Hou, 2015).

Le travail de psychologue est très exigeant sur le plan interpersonnel, puisqu’il nous impose d’offrir le meilleur de notre écoute, de notre présence, de notre disponibilité affective et de nos habiletés interactives et réflexives à nos clients, sans que nous puissions attendre quoi que ce soit en retour. Pour être en mesure de faire cela, nous devons être capable de satisfaire nos besoins relationnels ailleurs, dans des liens plus réciproques et soutenants (Hou, 2015).

La fonction de soutien cognitive
La fonction de soutien cognitive réfère aux réflexions et aux systèmes de valeurs et de croyances personnelles et professionnelles sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour donner du sens à nos expériences de souffrance et d’adversité, mais aussi au développement de notre résilience.

Dans le modèle de la résilience de Richardson et de ses collègues (1990), le processus de résilience commence par la capacité à donner un sens à l’adversité ou aux difficultés rencontrées avant de pouvoir les surmonter de manière résiliente. Ce modèle respecte l’idée qu’il faut d’abord comprendre un problème avant de lui trouver une solution adaptée et efficace. De manière générale, Hou (2015) a retenu l’engagement profond à continuellement tenter de développer une connaissance plus authentique et plus juste de soi et du monde comme une des caractéristiques importantes des cliniciens hautement résilients.

Les souffrances que nous vivons n’ont rien d’insignifiant, et il est tout à fait normal en tant qu’êtres humains de vouloir leur donner un sens (Hou, 2015). L’ancrage réflexif et expérientiel dans une perspective spirituelle ou religieuse semble être un facteur de protection important contre le trauma vicariant et la fatigue de compassion (Kearney et Weininger, 2011; Baker, 2012). Richardson (2002) décrit d’ailleurs la résilience comme une force spirituelle que nous possédons tous, à différents niveaux, et qui nous mène à tendre vers l’actualisation de notre potentiel.

Nos approches théoriques et cliniques sont également des sources importantes de compréhension qui peuvent nous éclairer dans les moments de nos vies personnelles où nous rencontrons des difficultés ou de l’adversité. En effet, nos approches conceptuelles en psychologie peuvent nous permettre de mieux comprendre notre propre fonctionnement psychique et interpersonnel, tout en nous permettant de donner un sens à nos souffrances, qui font partie intégrante de notre condition humaine (Hou, 2015). Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que certains chercheurs ont même observé une corrélation positive entre la résilience des cliniciens et leur niveau d’expérience clinique (Skovholt et Jennings, 2004; Hou, 2015; Pereira et al., 2016). L’investissement du psychologue dans des activités de formation continue et son engagement dans son développement professionnel faisaient également partie des caractéristiques des cliniciens hautement résilients soulevées par Hou (2015).

La fonction de soutien physique
La fonction de soutien physique réfère au rôle de l’hygiène de vie dans la capacité du système biologique et corporel à soutenir l’appareil psychique. Le fait de bien dormir, de bien manger et de faire de l’exercice physique régulièrement semblent être des stratégies efficaces pour nous permettre de prendre soin de nous et de préserver notre disponibilité affective, notre qualité de présence, notre régulation affective et nos habiletés techniques et conceptuelles en tant que clinicien (Schauben et Frazier, 1995; Pearlman, 1999; Harrison et Westwood, 2009; Bertrand, 2019).

Au-delà de la préservation de nos ressources professionnelles, le fait d’avoir une bonne hygiène de vie permet également de profiter davantage de nos ressources dans notre vie personnelle, ce qui pourrait faciliter notre capacité à faire appel à nos autres fonctions de soutien.

Le travail de psychologue demande beaucoup d’énergie pour être déployé de manière efficace. En nous appuyant sur notre fonction de soutien physique, nous nous permettons de faire le plein d’énergie pour réussir à solliciter nos compétences de psychologues dans le travail avec nos clients. Un psychologue qui se sent fatigué ou épuisé pourrait avoir plus tendance à glisser vers de hauts niveaux d’implication « stressante » et risquerait donc de se retrouver dans une spirale négative en ce qui concerne sa pratique et son développement (Orlinsky et Ronnestad, 2005).

De plus, la pratique de la psychothérapie place le clinicien dans un mode de travail très sédentaire. Il peut passer plusieurs heures par jour assis dans le même bureau, à voir défiler les clients, séance après séance, sans avoir l’occasion de se remettre en mouvement et de s’oxygéner. Ce détail peut paraître anodin, mais sachant que certaines personnes ont besoin de mouvement pour soutenir leur processus réflexif (Jabr, 2014), nous pourrions nous questionner sur les bienfaits de se remettre en mouvement dans nos vies personnelles ou même entre nos séances, sur notre capacité à solliciter nos compétences réflexives, affectives et interactives dans nos processus thérapeutiques.

Conclusion

En conclusion, le travail de psychologue est une tâche complexe et exigeante qui requiert une sensibilité particulière à la question de la souffrance et de la résilience. Nous ne sommes pas à l’abri des difficultés de la souffrance humaine, et sommes appelés à devoir composer avec des expériences difficiles tout au long de notre vie et de notre carrière. En développant notre propre résilience et en nous appuyant sur les fonctions de soutien disponibles dans nos vies tant personnelles que professionnelles, nous pouvons non seulement nous permettre de naviguer à travers les moments difficiles et de gérer leurs répercussions dans le travail avec nos clients, mais nous pouvons aussi mieux accompagner nos clients dans leur propre cheminement résilient face à leurs difficultés. Le développement et l’entretien de la résilience du psychologue ne sont donc pas seulement importants pour éviter que celui-ci glisse davantage dans une spirale négative, mais aussi pour qu’il puisse favoriser son implication « guérissante » et sa capacité à être un « tuteur de résilience » pour ses clients.
 


Bibliographie

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