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Exclusivité Web | Radicalisation violente et intervention clinique : défis et pistes d’orientation

Dre Anna Bonnel, psychologue
Membre de l’équipe clinique Polarisation au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal (CLSC de Parc-Extension). Son expertise porte sur le trauma complexe et la dissociation.


 

Anousheh Machouf, psychologue
Membre de l’équipe clinique Polarisation, elle s’intéresse au vécu traumatique des personnes immigrées.
 


 

Christian Savard, psychologue
Membre de l’équipe clinique Polarisation, il a une expertise spécifique pour les personnes autistes radicalisées.

 


Les psychologues et les psychothérapeutes sont de plus en plus confrontés à une clientèle ayant des propos radicaux et polarisants, tenant un discours haineux ciblant une population donnée (par exemple les femmes), ou s’inscrivant dans les théories du complot. Ces personnes posent un défi particulier pour le clinicien confronté à la question de l’évaluation du risque de passage à l’acte violent. Dans cet article, nous proposons un cadre permettant de réfléchir à ce phénomène et partageons des pistes d’intervention adaptées aux enjeux cliniques propres à cette clientèle.

Les définitions du terme radicalisation sont multiples (Korteweg et al., 2010). Nous privilégierons ici celle de Schmid (2013), qui propose d’appréhender la radicalisation comme un processus individuel ou collectif, habituellement associé à une situation de polarisation politique1, dans laquelle les pratiques de dialogue, de compromis et de tolérance sont abandonnées au profit d’une escalade conflictuelle. Cette définition implique une compréhension systémique des processus de radicalisation, que l’on trouve dans toutes les sociétés et qui sont souvent un vecteur de changement sociétal, comme ce fut le cas lors de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis ou lors des changements importants apportés dans le monde par les luttes féministes. Cependant, la radicalisation devient particulièrement problématique lorsqu’elle mène à des comportements violents (on peut penser, par exemple, à l’attentat de la grande mosquée de Québec en 2017). 

Il est important d’éviter la pathologisation des mouvements de contestation sociale, qui ont pu être perçus comme radicaux à une époque donnée (par exemple la lutte contre l’Appartheid). De même, établir un lien de cause à effet entre violence et santé mentale peut contribuer à stigmatiser des personnes présentant un problème de santé mentale. Cela peut être le cas, par exemple, lorsque le diagnostic d’un individu ayant commis un acte haineux, tel que le conducteur du camion bélier à Toronto en 2018, qui avait reçu un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme, est évoqué dans les médias pour expliquer un geste violent. L’auteur de cet attentat n’a pas commis ce geste parce qu’il était autiste, mais bien parce qu’il était souffrant.

La radicalisation violente, ou l’extrémisme violent2, sont des phénomènes sociaux auxquels il est pertinent de s’intéresser sous un angle psychologique. Bien que les enjeux de santé mentale ne semblent pas plus fréquents chez les personnes identifiées comme terroristes (Bénézech et Estano, 2016), la littérature suggère un taux élevé de détresse psychologique chez des acteurs solitaires (Corner et Gill, 2015; Gill et al., 2017). Ces derniers sont souvent isolés socialement, agissent seuls, revendiquent une affiliation virtuelle à des groupes extrémistes. Au Canada, il n’existe pas de données précises sur le sujet, mais plusieurs auteurs de tueries, comme ceux du collège Dawson, en 2006, de la grande mosquée de Québec, en 2017, ou de l’attentat au camion bélier à Toronto en 2018, avaient consulté des médecins ou des psychologues dans les mois précédant leur passage à l’acte. En effet, la littérature pointe vers une association entre la dépression, la dysthymie, les symptômes d’anxiété et de stress post-traumatique et la sympathie pour la radicalisation (Bhui et al., 2020). Cependant, il n’y aurait ni profil ni trajectoire type, mais des similitudes, quel que soit le type de radicalisation (CICP, 2015; Gill et al., 2014; Hassan et al., 2021).

Il n’y aurait pas de linéarité entre opinions et passage à l’acte. La radicalisation serait une réponse personnelle à une combinaison de facteurs (Borum, 2014; Ducol, 2013) psychologiques, sociaux et politiques. Elle serait liée, entre autres, à la recherche de sens et à un besoin d’appartenance à une communauté (même distante ou virtuelle) et procurerait une explication collective à une souffrance personnelle (voir, par exemple, Borum, 2014).

En ce qui a trait au risque de passage à l’acte violent, des facteurs tels qu’un historique de violence, de comportements autodestructeurs, de griefs (sentiment d’injustice, grievance en anglais), une rupture de lien récente, l’augmentation de l’isolement social et la présence de psychose sont des facteurs de risque importants, avec, comme combinaison la plus inquiétante, des idéations suicidaires, homicidaires et un effondrement narcissique, car l’individu peut alors être tenté de commettre un acte suicidaire impliquant la mort d’autres personnes de façon grandiose afin de pallier sa blessure narcissique.

En ce sens, une étude québécoise faite auprès d’étudiants du cégep sur la sympathie à la radicalisation violente3 telle qu’évaluée dans des questionnaires souligne que la dépression est une variable médiatrice4 entre des expériences rapportées de violence directe vécue (à l’enfance ou à l’âge adulte) et une acceptation de la radicalisation violente comme solution à des problèmes sociaux (Rousseau et al., 2018). À noter, ici, cette sympathie ne doit pas être comprise comme étant une motivation commettre soi-même des actions violentes.
Parmi les principaux facteurs de protection, notons la présence de relations significatives (famille, amis, liens cliniques), le fait d’avoir plusieurs compétences et domaines d’intérêt autres que ceux investis de façon radicale, la capacité à contrôler ses impulsions, la religiosité ou la répugnance morale à la violence (voir Rousseau et al., 2019; 2020).

L’équipe Polarisation 

Au Québec, en juillet 2016, à la suite des recommandations du Plan d’action gouvernemental 2015-2018 (Gouvernement du Québec, 2017) visant la prévention de la radicalisation menant à la violence, une équipe spécialisée a été créée au CLSC de Parc-Extension, rattaché au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Cette équipe, nommée Polarisation, a reçu un mandat provincial comprenant la prévention, l’intervention et la mobilisation des connaissances en matière de radicalisation violente; elle dessert l’ensemble des régions du Québec. Les suivis offerts sont à court et à moyen terme, en partenariat avec les différents acteurs du réseau de la santé et des services sociaux et d’autres organismes communautaires dont le champ d’expertise est pertinent. L’équipe offre également des services de consultation aux professionnels du réseau de la santé et des services sociaux, des milieux scolaires, des corps policiers et des milieux communautaires.

L’équipe a opté pour une approche multidisciplinaire et non stigmatisante5 favorisant des interventions rapides dans le milieu communautaire. Elle offre des évaluations systémiques et individuelles impliquant les acteurs significatifs. Les interventions ne visent pas un changement idéologique ni la déradicalisation de l’individu, mais tentent plutôt de ramener en avant-plan sa souffrance sous-jacente6. En effet, les approches visant à déradicaliser l’individu peuvent avoir l’effet paradoxal d’activer les défenses de ce dernier et d’augmenter ses idées radicales (voir, par exemple, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, 2020). L’équipe mise également sur l’instauration d’un filet de sécurité autour de l’individu à risque de se radicaliser, en favorisant le développement de liens sociaux multiples (parents, amis, organismes communautaires). La clientèle peut aussi bénéficier d’un service de mentorat au sein de l’équipe.

Les approches cliniques mises de l’avant par l’équipe visent le travail sur les enjeux identitaires et les besoins d’appartenance tout en tenant compte des mécanismes de défense. De plus, les traumas relationnels de l’enfance et les troubles de l’attachement qui en découlent sont ciblés dans le cadre de la psychothérapie, car y sont souvent associés des enjeux de confiance, d’anxiété et de dépression à l’âge adulte pouvant contribuer à la propension de l’individu à glisser vers la radicalisation comme mode d’expression de cette souffrance accumulée au cours de son développement. 

Enjeux cliniques

Travailler avec une population à risque chronique de passage à l’acte violent soulève plusieurs enjeux cliniques qui sont, à notre connaissance, encore peu documentés dans la littérature7. Cela implique un travail d’équipe permettant un regard croisé afin d’évaluer le niveau de dangerosité et de déterminer des interventions thérapeutiques adéquates.

Les valeurs revendiquées par cette clientèle et la haine que peuvent exprimer certains individus peuvent nous heurter, à la fois comme êtres humains et comme cliniciens, et provoquer un contre-transfert négatif. Appréhender cette charge émotionnelle comme l’expression d’une souffrance peut aider à préserver la compassion et l’alliance thérapeutique nécessaires au travail du clinicien. Ainsi, lorsqu’un psychologue ou un psychothérapeute accompagne un individu appartenant à un groupe misogyne, il reste possible pour lui de développer une bonne alliance thérapeutique en prenant en considération cette ambivalence. Le retour avec les collègues œuvrant auprès de populations à risque permet de repenser le contre-transfert. 

Autrement, le travail clinique auprès de personnes radicalisées ressemble à tout autre travail clinique : apaiser la souffrance, diminuer les symptômes (par exemple ceux de l’anxiété), cibler les traumas non résolus, soutenir la résilience, orienter le client vers des sources favorisant le bien-être et la santé. Lorsque le client y consent, un travail systémique est recommandé impliquant l’entourage significatif du client, l’objectif thérapeutique étant de briser l’isolement de la personne, de rassurer l’entourage et de renforcer les liens parfois fragilisés.

Un autre enjeu clinique central concerne la gestion de la confidentialité. Certains clients impliqués dans des réseaux radicalisés, à qui les services policiers ont conseillé de consulter des professionnels, peuvent craindre que leurs propos en thérapie soient utilisés contre eux. Ainsi, il est impératif de réitérer les normes professionnelles entourant la confidentialité. Soucieuse de cet enjeu, l’équipe s’est assuré d’installer des pare-feu avec les forces policières, avec une insistance particulière sur le respect de la Loi sur l’accès aux renseignements confidentiels ou la compréhension partagée que les forces de l’ordre ne doivent pas utiliser les consultations psychologiques pour recueillir des informations utiles à leurs enquêtes. L’équipe effectue aussi un travail constant de sensibilisation sur le fait que la société est mieux protégée si les personnes à risque ont accès à des services de santé mentale dans le respect du secret professionnel.

Également centrale est la nécessité de conserver au centre du regard clinique l’évaluation du risque d’un passage à l’acte violent. Cela présente des similitudes avec l’évaluation du risque suicidaire chronique. Un outil comme le START (Nicholls et al., 2006) offre un guide aux cliniciens. Il importe de considérer l’historique de passages à l’acte violents ainsi que les facteurs de risques présents. La notion d’effondrement narcissique est ici particulièrement centrale. L’accumulation récente d’échecs et de ruptures de relations peut augmenter la colère et le désespoir menant une personne à envisager le suicide accompagné d’un geste d’éclat homicidaire comme une option attrayante. Le travail clinique consiste alors à aider le client à préserver les liens existants et à retrouver des sources de valorisation pro-sociales.

Ultimement, si le risque est très élevé, s’il est associé à une menace qui inspire un sentiment d’urgence (ce qui inclut la présence d’une ou de plusieurs cibles et de moyens), il est nécessaire de prendre des mesures de protection légales, c’est-à-dire d’informer les forces policières.

Pour illustrer ces enjeux, prenons l’exemple fictif d’un homme célibataire dans la quarantaine, d’origine caucasienne, se revendiquant comme appartenant au mouvement incel8. Monsieur se voit conseiller par son médecin, après avoir posté des propos haineux sur les femmes sur un forum Incel, de rencontrer l’équipe. Une évaluation multidisciplinaire est alors effectuée, laquelle révèle des symptômes de dépression justifiant qu’un antidépresseur soit proposé au client, ainsi qu’un accompagnement thérapeutique. À la suite du consentement éclairé de l’homme, un travail est amorcé avec lui sur l’origine de sa haine envers les femmes, qui s’avère provenir à la fois de traumas relationnels de l’enfance non résolus et de multiples échecs amoureux. Dès le départ, des enjeux transférentiels et contre-transférentiels sont abordés, compte tenu du discours misogyne parfois violent de l’homme. Le lien thérapeutique se construit et les traumas non résolus sont ciblés en thérapie. De plus, les enjeux de confiance envers les femmes sont abordés en encourageant le client à minimiser les stratégies d’évitement et en le faisant travailler sur des stratégies communicationnelles non violentes. À la suite de ces interventions, le client a été en mesure de faire des rencontres plus satisfaisantes avec des femmes. Les défis survenus dans les premiers mois ont été abordés en thérapie, et l’homme poursuit sa thérapie.

Conclusion

Les polarisations sociales font partie de l’histoire des sociétés. Elles sont une source indéniable de changement. Cependant, elles deviennent problématiques lorsque des individus glissent vers la radicalisation violente et en ressortent fragilisés, que ce soit en tant qu’acteurs ou que victimes. Protéger la légitimité de la dissension et permettre l’expression d’un discours ambivalent font partie du rôle du psychologue et du psychothérapeute. Cependant, ces derniers peuvent être confrontés à des dilemmes éthiques tels que comment préserver l’alliance thérapeutique avec un client dont les valeurs les heurtent ou quand faut-il rompre le secret professionnel pour un client à risque de commettre des actes violents. De plus, les professionnels doivent demeurer sensibles au risque de stigmatisation en évitant de faire des amalgames entre violence et santé mentale. En résumé, il est important d’évaluer et d’intervenir à partir d’un modèle intégratif, multidimensionnel et écosystémique qui tienne compte des enjeux sociaux et culturels ainsi que de consulter des collègues en cas de doute. 


Nous remercions chaleureusement les membres de notre équipe, sans qui le travail multidisciplinaire décrit dans cet article ne serait possible : notre chef d’équipe, la Dre Cécile Rousseau, pédopsychiatre, Marie-Hélène Rivest et Richard Horne, travailleurs sociaux, ainsi que le Dr Christian Desmarais, psychiatre. 
 

 

Notes

1. La polarisation politique fait référence à toute forme d’extrémisme : de droite, de gauche, religieux ou autre.

2. Selon le Centre canadien d’engagement communautaire et de prévention de la violence (2018), « l’extrémisme violent est une expression décrivant les croyances et les actions de personnes qui appuient ou utilisent la violence pour atteindre des objectifs idéologiques, religieux ou politiques extrêmes ».

3. La sympathie ou le soutien à la radicalisation réfèrent à des attitudes de légitimation de la violence, qui est associée à une idéologie.

4. Les interactions et les médiations sont ici utilisées dans leur acception statistique.

5. Des pays comme la France et le Royaume-Uni ont opté pour des approches impliquant rapidement les forces de l’ordre, parfois avec dénonciation obligatoire et intervention d’abord policière et sans regard clinique.

6. Approche recommandée par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) depuis 2020.

7. Pour le lecteur intéressé à en apprendre plus sur le modèle québécois de prévention et d’intervention en matière de radicalisation violente et les enjeux associés, voir le chapitre de livre de Rousseau et al., 2021.

8. Les célibataires involontaires (incel) sont des hommes qui se définissent eux-mêmes par leur incapacité à établir des relations amoureuses ou sexuelles avec des femmes. Ils croient que c’est le résultat de la conjonction de facteurs génétiques, de traits chez les femmes déterminés par l’évolution (humaine) et de structures sociales inéquitables (Moonshot Team).


Bibliographie 

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