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Une foule de formations enrichissantes au menu de la 25e édition du congrès de l'Ordre!

Hélène de Billy | Rédactrice pigiste


Au total, ce sont plus d'une trentaine de formations qui ont été présentées dans le cadre du congrès du 2018 de l'Ordre. Si la soirée festive est le lieu où la communauté des psychologues exprime sa fierté d’appartenir à une profession dont le but est essentiellement d’aider les êtres humains, les ateliers de formation viennent rappeler que la profession est en constante évolution et que, pour bien exercer son métier, il faut aussi se tenir au courant des derniers développements en psychologie moderne.

Séminaire sur le cannabis et la santé mentale

Abordant les enjeux entourant la légalisation du cannabis sur la santé psychologique, cette activité de formation présentée en précongrès le jeudi 11 octobre semblait tout à fait appropriée. Peut-on envisager sujet plus actuel? Tous ceux qui y ont assisté se souviendront de la réunion ne serait-ce qu’en raison de son incidence historique, soit une semaine moins un jour avant la légalisation du cannabis au Canada.

Durant cette activité, la psychologue Candide Beaumont a rappelé les effets recherchés par les consommateurs de cannabis en contexte récréatif et en contexte médical. Au cours de son atelier, elle a présenté les concepts importants liés aux dépendances et les interventions qui en découlent ainsi que les objectifs de traitement. La prévention et les conséquences liées à la consommation de cette substance en milieu de travail ne sont que quelques-uns des autres thèmes qu’elle a abordés durant cette première partie de la formation.

En après-midi, le Dr Didier Jutras-Aswad, psychiatre, a livré un exposé passionnant sur les données scientifiques concernant le lien entre l’exposition au cannabis et certains troubles de santé mentale. Il a enjoint les psychologues à « trouver l’équilibre entre la banalisation du cannabis et sa démonisation » sans tomber dans l’un ou l’autre de ces excès. Il s’est montré également persuasif lorsqu’il a exposé les effets délétères du cannabis sur les adolescents vulnérables. « La consommation de cannabis peut constituer l’étincelle qui déclenche une maladie mentale, a-t-il plaidé. Le cannabis peut détendre quantité de gens. Mais tout le monde n’est pas égal devant une même substance. »

Tremblements de terre, feux de forêt, inondations : atelier sur la psychologie en situation d’urgence

Présenté en anglais dans le cadre du congrès et offert en traduction simultanée en salle et par webdiffusion, l’exposé de la Dre Jeanne LeBlanc, psychologue, portait sur les interventions en situation d’urgence. De 9 h 30 à 17 h, la formatrice a fait état des différents aspects du travail des psychologues durant les sinistres d’origine humaine, par exemple l’accident ferroviaire de Lac-Mégantic, ou encore en cas de catastrophes naturelles ou d’autres événements de nature traumatique.

Experte de renommée internationale et membre de la British Columbia Psychological Association, la Dre LeBlanc a dirigé des équipes sur le terrain dans la foulée du tremblement de terre à Haïti. La psychologue s’est également investie dans les efforts pour venir en aide aux populations sinistrées qui ont subi les ravages des terribles incendies de forêt à Fort McMurray et à Slave Lake en Alberta.

« Avant de partir en mission, laissez votre ego à la maison », a conseillé avec candeur et sans détour la Dre LeBlanc au début de sa présentation. « Sur le terrain, ne vous affichez pas d’emblée comme psychologue, a-t-elle ajouté. Durant une catastrophe, les gens ont d’abord besoin d’eau, de nourriture, pas d’avis professionnels. » Tous les conseils de la spécialiste comportaient cette même dose de sagesse et de bon sens. Et dans la salle, on aurait pu entendre une mouche voler.

Le psychologue dans le débat public : ni juge ni curé, mais un médiateur crédible

Le samedi, durant sa conférence matinale, Mme Rachida Azdouz a abordé une question hautement pertinente pour le psychologue de ce début du troisième millénaire : celle de son rôle et de son apport aux débats publics. Psychologue spécialisée en relations interculturelles et auteure d’un essai intitulé Le vivre ensemble n’est pas un rince-bouche (Édito, 2018), Rachida Azdouz est d’avis que le psychologue n’est pas assez présent sur la place publique.

« Pourtant, on existe et on a un rôle à jouer », a revendiqué Mme Azdouz devant un auditoire captivé par ses propos. Après avoir a exhorté les psychologues à s’impliquer en tant « qu’intellectuels dans la cité », elle a décliné les différents modes d’intervention à leur portée. Citant l’exemple d’Égide Royer, présent dans la salle et qu’elle a invité à se lever, elle s’est attardée au psy pédagogue, « citoyen scientifique et engagé qui allume des torches pour aider la prise de décision des politiciens ».

Durant cette allocution du samedi matin, Mme Azdouz a aussi parlé du rôle de l’expert, dont le pari est de fournir des réponses épistémologiques sur les questions de l’heure. Elle a mentionné le médiateur chargé d’incarner le dialogue et le fou du roi, au rang duquel elle range certains humoristes comme Pierre Legaré, qui a d’ailleurs déjà été psychologue.

À son rôle de gardien d’une parole dite savante, a expliqué Mme Azdouz, le psychologue doit ajouter la conciliation du cœur. « Ni juge ni curé, il accueille toutes les paroles, toutes les narrations. »

Échanges, rencontres et découvertes au Salon des exposants

En marge des formations, le Salon des exposants, comptant près d’une trentaine de kiosques, a connu un vif succès en ce 25e congrès de l’Ordre.

Prévention du suicide, orthopédagogie, stress post-traumatique, reconsolidation de la mémoire, psychoéducation : les participants au congrès ont eu le bonheur de découvrir chez les divers exposants de nombreux services. Tout en ayant l’occasion de s’informer sur quantité d’offres d’emploi à l’intention des psychologues, les congressistes ont pu échanger et parler directement avec les représentants d’une foule d’organisations, et ce, à propos d’une pléiade de thérapies. Les discussions allaient bon train toute la journée, mais du moment que le chien Mira se promenait sous les néons, chacun interrompait un moment ses activités pour diriger son regard vers la bête et ainsi bénéficier de son regard affable et de sa présence réconfortante.



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Hélène de Billy | Rédactrice pigiste