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Harcèlement et inconduite à caractère sexuel : en savoir plus pour mieux intervenir

19.10.2017

Dans la foulée des dénonciations d’inconduites à caractère sexuel qui secouent le Québec, l’Ordre des psychologues du Québec salue l’actuelle et plus que nécessaire prise de conscience sociétale sur la problématique du harcèlement et des agressions à caractère sexuel, et rappelle que parler et briser le silence peut grandement aider les victimes.

« Le fait de pouvoir exprimer ce qu’elles ont vécu leur permet de se libérer d’un poids souvent difficile à porter, en plus de faire prendre conscience à d’autres victimes qu’elles ne sont pas seules ni responsables de ce qui leur est arrivé. Ce mouvement envoie un message clair sur l’ampleur et la gravité de cette problématique, il constitue une importante prise de conscience, et ce, tant pour les victimes que pour leurs agresseurs. De plus, il peut devenir dissuasif pour ceux qui pourraient être tentés de commettre des gestes de cette nature », explique la Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.

Les nombreuses dénonciations sur les médias sociaux et dans les médias permettent à certaines personnes de s’affranchir de la honte et de la culpabilité et d’assumer le fait qu’elles ont été des victimes et qu’elles ne sont nullement responsables de ce qui leur est arrivé. Par contre, toutes ne sont pas prêtes à s’ouvrir sur ce qu’elles ont vécu ou encore n’y voient pas nécessairement la voie pour s’en sortir, et trop insister sur le « devoir » de dénoncer pourrait avoir l’effet inverse de celui qui est escompté, soit ajouter à la culpabilité ressentie et à l’atteinte à l’estime de soi, et conforter ces victimes dans leur sentiment d’être seules.

 « On ne devrait pas forcer une victime à parler si elle ne le souhaite pas ou si elle n’est pas prête à le faire. Il faut respecter cette décision tout à fait légitime. Chez certaines personnes, ce processus peut prendre plus de temps et peut être plus difficile. Il se peut aussi que ce ne soit pas ce que la personne souhaite, en définitive. Dans ce cas, la pression à dénoncer s’exerce à l’encontre de la personne et peut devenir une forme de violence qui s’ajoute à la violence première. Parler d’un événement traumatique contre son gré, sans y être prêt, peut donc avoir des conséquences néfastes, par exemple de confirmer chez les victimes leur perception qu’elles n’ont pas droit au respect, ce que justement on veut réparer, ou encore de les replonger dans des événements traumatiques dont elles ont peine à se dégager. On doit aider les victimes à respecter leur propre rythme et à trouver les solutions qui leur conviennent pour en sortir. Il peut y avoir des situations où le silence est la voie la plus adaptée pour la personne », conclut la Dre Christine Grou. Qu’il s’agisse d’une amie, d’un collègue, d’un parent ou d’un professionnel, il est fondamental d’être empathique et de demeurer à l’écoute des victimes de harcèlement sexuel. Pour mieux intervenir, il faut aussi comprendre que les agressions et inconduites peuvent avoir une multitude de causes et que la compréhension de ces dernières, loin d’excuser de telles actions, en permet une meilleure prévention et un traitement adéquat.

Rappelons que la principale mission de l’Ordre des psychologues est la protection du public. Pour ce faire, il s’assure également de la qualité des services offerts par ses membres, favorise le développement de la profession et défend l’accessibilité aux services psychologiques.


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Renseignements et demandes d’entrevues :

Dominique Hétu, directrice des communications

Ordre des psychologues du Québec

514 402-1829

dhetu@ordrepsy.qc.ca