Un automne des plus stimulants avec une foule de projets pour l’Ordre

Laissez-moi d’abord vous souhaiter une belle et stimulante rentrée. Encore une fois, celle-ci apportera vraisemblablement son lot d’imprévus et de défis, mais nous avons tous – et à plus d’une reprise depuis plus de deux ans – prouvé à quel point notre capacité d’adaptation était grande. J’espère que l’été vous aura permis de vous reposer et de faire le plein d’énergie afin d’entamer l’automne du bon pied.

Alors que la campagne électorale bat son plein au Québec, soulignons que l’Ordre a partagé à de nombreuses reprises, à la fois dans la sphère politique et médiatique, ses positions et ses réflexions quant à l’accessibilité aux services psychologiques. Nous maintenons un contact régulier avec les élus et les différents ministères et sentons une réelle préoccupation, tant de la part du gouvernement que des partis d’opposition, face à la situation actuelle et quant à la nécessité d’offrir des services psychologiques en temps opportun aux personnes qui en éprouvent le besoin. Les psychologues désertent de plus en plus le réseau public et les cabinets privés n’arrivent plus, désormais, à répondre à la demande. Il s’agit d’enjeux qui continuent de préoccuper l’Ordre au plus haut point.

Les besoins en matière de santé mentale étaient déjà nombreux avant la pandémie, mais ils ont depuis explosé, notamment chez les enfants et les adolescents. En ce sens, le monde de l’éducation n’échappera pas non plus à un questionnement vital sur ses modes de fonctionnement. Les nombreux efforts de l’Ordre semblent récompensés en ce qui a trait à l’importance d’abolir les évaluations à caractère administratif pour se concentrer sur les évaluations des besoins réels des enfants. Ceci permettra aux psychologues d’offrir de meilleures interventions, autant individuelles que systémiques, en fonction des problématiques propres à chaque enfant.

L’Ordre a également été interpellé par de nombreux projets de loi portant sur des sujets d’actualité. Comme vous avez pu le constater à la lecture des courriels qui vous ont été envoyés au cours des derniers mois, l’Ordre s’est en effet récemment prononcé sur des enjeux aussi importants que la réforme du droit de la famille, la protection de la jeunesse ou encore l’aide médicale à mourir.

Rappelons par ailleurs qu’en mai dernier, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé la création d’un comité consultatif portant sur les conditions d’exercice des psychologues du réseau de la santé et des services sociaux. Nous avons pris part aux travaux de ce comité de concert avec plusieurs acteurs, dont l’Association des psychologues du Québec, la Coalition des psychologues pour le réseau public québécois et des gestionnaires et des syndicats, pour ne nommer que ceux-ci. Nos efforts ont convergé dans la même direction et des facteurs d’attraction et de rétention ont été définis. Le ministère de la Santé et des Services sociaux s’est engagé à donner suite aux recommandations.

Le Plan santé du ministre Dubé

Nous tenons à saluer la volonté du ministre Christian Dubé de réformer le système de santé par l’entremise de son plan annoncé en septembre dernier, même s’il n’est pas le premier à poursuivre cet ambitieux objectif. Cela dit, l’Ordre et tous les autres acteurs du secteur doivent contribuer à cette vaste transformation en y apportant des propositions constructives. Les défis ne manqueront pas et nécessiteront beaucoup de vigilance, surtout dans un contexte de précarité économique et de pénurie de main-d’œuvre. En outre, le ministre Dubé souhaite décloisonner certaines activités réservées. En ce sens, nous continuerons de réclamer la reconnaissance de l’activité diagnostique des psychologues et veillerons à ce que le public soit bien protégé.

Le Programme québécois pour les troubles mentaux (PQPTM)

Rappelons que lors de la publication, en 2017, du Programme québécois pour les troubles mentaux : des autosoins à la psychothérapie (PQPTM), le ministre de la Santé et des Services sociaux de l’époque, Gaétan Barrette, avait annoncé la création d’un programme public d’accès à la psychothérapie.

Au fil du temps, ce programme s’est transformé. Le PQPTM actuel, bien différent de ce qui avait été promis, a été implanté progressivement depuis quelques années dans les CISSS et les CIUSSS, et ce, non sans heurt et sans défi. De nombreux psychologues nous rapportent d’importants enjeux, notamment quant aux applications du programme et aux retombées concrètes en regard des besoins réels de la population.

Bien que l’Ordre ait initialement pris part aux consultations entourant la mise en application de ce programme, il fut par la suite tenu à l’écart. Depuis l’automne 2018, l’Ordre n’est ni consulté ni informé, ni même partenaire du PQPTM, ce qui ne diminue en rien nos préoccupations relativement à cette initiative pleine de bonnes intentions. L’Ordre continue de prendre très au sérieux les interrogations et les préoccupations des membres à l’endroit de ce programme et suivra de près son évolution.

La psychologie du travail et des organisations, essentielle à la population et aux cliniciens

Dire que le monde du travail a subi de plein fouet les effets de la COVID-19 est un euphémisme. Si l’on parle beaucoup de ses impacts, nombreux et insidieux, sur les travailleurs, les gestionnaires et les chefs d’entreprises, nous savons pertinemment que les psychologues du travail et des organisations jouent un rôle de premier plan et sont au cœur de ces grands bouleversements. Télétravail, manque de personnel, ressources financières limitées, sécurité au travail : ces professionnels doivent composer avec un environnement qui n’en finit plus de se transformer, et parfois à très grande vitesse.

D’ailleurs, je suis particulièrement fière que le dossier thématique de ce numéro fasse appel à l’expertise des membres œuvrant dans le domaine de la psychologie organisationnelle afin de s’intéresser aux changements dans les milieux de travail et à leurs considérations psychologiques. Je suis certaine que les membres y trouveront des pistes de réflexion, des données et des analyses utiles à leur travail, et ce, peu importe le milieu dans lequel ils œuvrent.

Le congrès de l’Ordre enfin de retour

En terminant, j’en profite pour vous inviter chaleureusement à participer en grand nombre au congrès de l’Ordre, qui aura lieu du 3 au 5 novembre prochain au Palais des congrès de Montréal et en webdiffusion en direct. Pour l’occasion, une vingtaine de formateurs chevronnés présenteront des ateliers sur place et en ligne. Des conférences inspirantes seront également au menu de cette 26e édition du congrès. Soulignons, de plus, la présence d’un salon des exposants et la remise des Prix de l’Ordre 2022, que j’animerai en compagnie de l’animatrice et comédienne Édith Cochrane. Au plaisir de vous y voir!

Je vous souhaite, à tous et à toutes, une bonne rentrée.