Quitter sa maison, avec France Moreau et Catherine Mulcair, psychologue
Quitter son domicile pour entrer en hébergement est une étape bouleversante, autant pour la personne concernée que pour ses proches. Au-delà d’un simple déménagement, il s’agit souvent d’un véritable deuil : celui des habitudes, des repères et parfois d’une partie de soi. Un deuil qui s’ajoute aux autres pertes que la personne atteinte a vécu. La psychologue Catherine Mulcair et la proche aidante France Moreau partagent leur conseils pour traverser cette transition avec douceur et dignité.
Quoi faire avant le déménagement |
Pendant le déménagement |
Après le déménagement |
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Reconnaître la charge émotionnelle Préparer doucement Se renseigner |
Prendre soin de l'environnement Être attentif aux réactions Accepter ses propres limites |
Retrouver son rôle affectif Prendre soin de soi Se donner de nouveaux projets |
Un tremplin vers un nouvel équilibre
Lorsque son père est décédé, France Moreau a dû prendre soin de sa mère atteinte d’Alzheimer. Peu à peu, les gestes du quotidien sont devenus trop lourds : habiller, laver, nourrir… jusqu’à devoir prendre la douloureuse décision de quitter la maison familiale. France raconte les nuits sans sommeil, l’angoisse du jour du départ, mais aussi le soulagement inattendu : sa mère, entourée et stimulée dans son nouveau milieu, a retrouvé une forme de joie, tandis qu’elle-même pouvait redevenir « la fille » de sa mère, plutôt que son aidante à temps plein. Elle partage, en compagnie de Mme Mulcair des stratégies pour mieux vivre le déménagement.
Quitter sa maison n’efface pas qui l’on est. Même dans la perte d’autonomie demeurent les éclairs de lucidité, les gestes tendres et les élans affectifs qui rappellent la personne qu’on l’aime. Entourée d’attention et de chaleur, elle peut continuer d’exister pleinement dans la relation et ses proches peuvent également y trouver un nouvel équilibre.
