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Entete - Vieillir en santé, avec Jean Bernaquez et la Dre Isabelle Rouleau, neuropsychologue 

Vieillir en santé, avec Jean Bernaquez et la Dre Isabelle Rouleau, neuropsychologue 

Jean Bernaquez a commencé à faire de l’exercice à 49 ans pour éviter des problèmes de santé. Aujourd’hui, ce fringant nonagénaire s'entraîne tous les jours. Il en parle avec la Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues, et la Dre Isabelle Rouleau, neuropsychologue spécialisée en vieillissement.

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Questions - réponses Isabelle Rouleau

Le vieillissement avec la Dre Isabelle Rouleau, neuropsychologue 


Qu’est-ce que vieillir normalement après l’âge de 60, 70, 80 ou 90 ans? 

Ce qu'on remarque beaucoup dans le vieillissement normal, c'est que les gens évoluent différemment. On ne vieillit pas tous de la même façon. Sur le plan cognitif et physique, les gens dans la vingtaine ou la trentaine peuvent se ressembler. Plus on avance en âge, plus les choses diffèrent, plus il y a des écarts entre les individus. De façon générale, il y a une augmentation de la rigidité, une difficulté à trouver des solutions variées pour un même problème. C'est un ensemble de fonctions qui sont touchées : organisation, planification et flexibilité. 

 

Qu'est-ce qui caractérise le vieillissement anormal? 

Les gens sont attentifs au fait qu'ils ont des troubles de mémoire. Il y a des oublis qui sont normaux et d’autres que l'on pourrait qualifier d'anormaux. Une grande partie des oublis normaux chez la personne âgée concernent le niveau d'attention qu'elle porte aux choses. Malgré ses efforts, si elle n’arrive pas à s’en souvenir, c'est un drapeau rouge. Dans le vieillissement normal, les gens deviennent légèrement paresseux dans le traitement qu’ils font de l'information. C’est d’ailleurs ce qui est fait en clinique, soit de départager les oublis normaux et ceux anormaux et de faire de la psychoéducation avec les personnes plus anxieuses. 

 

Quels sont les meilleurs moyens de bien vieillir? 

Il y a des facteurs génétiques, que l’on ne peut changer, et d’autres éléments sur lesquels les gens ont du contrôle. L’histoire de Jean en est un bon exemple : la décision qu’il a prise à 49 ans a sûrement changé le cours de sa vie. Certaines personnes pourraient se dire qu’elles ne seraient jamais capables de faire tout ce que lui fait. Il faut assurément commencer quelque part. Chaque petit pas est une victoire. L'important est d'avoir des objectifs qui sont réalistes. La forme physique en soi donne déjà une longueur d'avance pour pouvoir profiter, voir la vie positivement et avec moins de douleurs.  

Au-delà des maladies physiologiques comme l’hypertension ou le diabète, il y a tout un pan où la simulation cognitive est importante, tout comme le contact social. Discuter avec des proches de livres, de magazines ou de téléséries, oblige à organiser sa pensée qui s’avère fondamentale pour un vieillissement sain. L'isolement social est un des grands facteurs de risque des troubles cognitifs chez les personnes âgées. Les activités stimulantes cognitivement regroupent notamment les casse-têtes, la lecture, la cuisine ou les mots croisés. Peu importe l'activité, l'important est soit agréable et qu’elle pose des défis. 

Les meilleurs conseils à suivre : rester actif dans sa tête et dans son corps, ne pas craindre les défis, apprendre quelque chose de nouveau. Il ne faut pas craindre de réaliser ses rêves, même si on ne va pas au bout de ceux-ci. À titre d’exemple, il n’est pas nécessaire de devenir parfaitement bilingue en suivant des cours d’italien, mais on peut commencer à l'apprendre.  

Encadré et photo Jean

Les secrets de Jean pour vieillir en santé  

Jean Bernaquez a commencé à faire de l’exercice au tournant de la cinquantaine seulement. Cela ne l’a pas empêché de courir plusieurs marathons depuis son premier, en 1982. Aujourd’hui, ce nonagénaire allie la marche rapide, des exercices musculaires et des étirements plusieurs fois par semaine. Il porte une attention particulière à son alimentation et cuisine tous ses repas.

Est-ce qu’il voit des avantages à vieillir? « La vie est belle! Quand tu peux faire ce que tu veux à un certain âge, c'est plus facile, parce que tu as passé à travers bien des choses » déclare le Montréalais, en rappelant également l’importance d’être positif.

On est d’accord avec la Dre Isabelle Rouleau, neuropsychologue : avec un invité comme M. Bernaquez, on a le goût d'aller courir tout de suite! 


 

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