La souffrance chez les personnes âgées
Vieillir est parfois synonyme de liberté retrouvée. Mais c’est aussi faire face à des pertes, à des douleurs et à une souffrance qui peut prendre plusieurs visages : physique, psychologique et existentielle. Trop souvent, cette souffrance reste dans l’ombre. Dre Valérie Bourgeois-Guérin, psychologue, nous aide à mieux comprendre ces nuances, pour mieux accompagner nos aînés, en compagnie de la Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l'Ordre des psychologues.
La souffrance chez les personnes âgées : une réalité à plusieurs visages avec la Dre Valérie Bourgeois-Guérin, psychologue
Quelles sont les principales formes de souffrance rencontrées chez les personnes âgées?
La souffrance peut être physique, liée à la maladie et à la douleur; psychologique, souvent en lien avec les deuils et l’isolement; et existentielle, lorsqu’on est confronté à la perte de sens ou à l’approche de sa propre fin de vie. Ces dimensions se croisent et s’amplifient parfois l’une l’autre.
Pourquoi certaines personnes âgées cachent-elles leur souffrance?
Beaucoup craignent d’être un fardeau ou ne savent pas comment exprimer leurs émotions. Chez certains hommes, la socialisation les a amenés à valoriser la force et à taire la vulnérabilité. D’autres, hommes ou femmes, choisissent le silence pour protéger leurs proches ou parce qu’ils estiment que parler n’apporterait pas de soulagement.
Comment les proches peuvent-ils accompagner sans minimiser cette souffrance?
L’essentiel est d’écouter et valider ce que la personne vit, sans chercher à accélérer le processus ni à “passer vite à autre chose”. Être présent, reconnaître que c’est difficile, mais aussi rappeler qu’il existe des ressources et de l’espoir, peut alléger le poids. L’authenticité des proches — partager ses propres émotions, accepter de se montrer vulnérable — renforce le lien et permet à la personne aînée de ne pas se sentir seule.
En conclusion :
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La souffrance des aînés peut être physique, psychologique ou existentielle — souvent tout à la fois.
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Le silence autour de la douleur peut accentuer l’isolement; reconnaître et accueillir la souffrance est déjà un soutien.
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L’authenticité et la présence des proches contribuent à transformer la souffrance en source de résilience.