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2018 : les grands dossiers de l’Ordre

Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec - presidence@ordrepsy.qc.ca


La dernière année se terminait à peine que 2018 annonçait déjà ses couleurs et les défis qu’elle nous réserve. Le premier d’entre eux est de taille : l’annonce par le ministre de la Santé et des Services sociaux d’un programme public d’accès à la psychothérapie. L’Ordre ne peut que s’en réjouir, lui qui milite de longue date pour une accessibilité équitable aux services psychologiques, sans égard aux revenus de ceux qui doivent les recevoir.

On sait déjà que la première année sera consacrée à élaborer le programme et son fonctionnement et que des fonds seront consacrés à son déploiement progressif. L’Ordre suit de très près l’évolution de ce dossier : le défi consiste à s’assurer que l’accès élargi à la psychothérapie ne se limite pas à un modèle unique de traitement et qu’il tienne compte du jugement clinique du professionnel quant à la problématique et aux particularités de la personne traitée.

Cet enjeu majeur et toutes ses composantes, ainsi qu’une collaboration à l’élaboration du programme, occuperont certainement l’Ordre jusqu’à la fin de l’année et même au-delà. Aussi, cela fait suite à toutes les représentations de l’Ordre auprès de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux, où nous avons justement défendu l’accès universel à la psychothérapie pour toutes les clientèles présentant une problématique de santé mentale, l’importance de laisser une place prépondérante au jugement du clinicien au regard de la problématique et des besoins évalués et l’importance d’une diversité d’approches pour répondre à la diversité des besoins.

Non sans lien avec la couverture publique de la psychothérapie, le début de 2018 marque la fin des travaux interordres sur la psychothérapie. Rappelons que ceux-ci ont cours depuis plus de trois ans pour distinguer, dans la réalité du terrain, les interventions professionnelles qui sont de la psychothérapie de celles qui n’en sont pas. Ces travaux de longue haleine menés consciencieusement par les ordres professionnels concernés ont finalement permis de déterminer le point de bascule entre la psychothérapie et d’autres interventions pouvant s’y apparenter.

Le document résultant des travaux a été adopté par le conseil d’administration de tous les ordres concernés. Il reste maintenant non seulement à diffuser son contenu dans tous les milieux, mais également à l’expliquer et à s’assurer que, toujours dans la réalité terrain, chaque professionnel, incluant les psychologues, le comprend et l’intègre dans sa pratique. Cette deuxième étape des travaux interordres est d’une importance sinon capitale, du moins stratégique, puisque dans une certaine mesure elle permettra notamment de bien asseoir les fondements du futur programme d’accès à la psychothérapie.

Du côté de l’éducation

Dans la foulée du lancement par le ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de sa Politique de la réussite éducative, et dans l’objectif de contribuer le plus activement possible aux actions visant à la concrétiser, l’Ordre a déposé un mémoire et fait des recommandations l’automne dernier. La première de ces recommandations concerne l’intervention précoce auprès des enfants et elle demande que la maternelle 4 ans soit offerte à tous les enfants du Québec, dans la mesure où l’on bonifie la formation des enseignants quant au développement de l’enfant et où on ne l’inscrit pas dans un cursus scolaire de rendement trop rapidement, le jeu étant d’une importance inestimable pour le développement en bas âge.

En raison de son importance, ce dossier est à l’ordre du jour pour les mois à venir et j’ai l’intention de continuer à faire toutes les représentations nécessaires pour y donner suite. Notre attention et notre vigilance porteront également sur la création de centaines de postes de professionnels pour des services directs dans les écoles, comme le souhaite le ministre, et cela, pour veiller à ce que les enfants reçoivent le bon service, au moment opportun, de la part de la personne compétente pour ce faire.

Un automne chaud

Octobre nous réserve de grands moments, c’est peu dire! La 25e édition du congrès de l’Ordre se déroulera à Québec du 11 au 13 octobre, sous le thème « Psychologue, pilier de la santé mentale ». Sa préparation, en cours depuis plusieurs mois, prend de la vitesse et continuera de s’intensifier tout au long de l’année, particulièrement à la direction des communications.

Le comité scientifique du congrès a préparé et lancé un appel de propositions qui a connu un vif succès, avec 91 propositions d’ateliers et de symposiums reçues. Celles-ci seront à l’étude d’ici quelques semaines. La 25e édition promet une programmation exceptionnelle, taillée sur mesure pour renouveler et approfondir nos connaissances et notre expertise et pour nourrir la satisfaction et le bonheur d’être psychologue.

Le congrès de l’Ordre est toujours un moment privilégié, une occasion de rencontrer ses pairs et d’échanger avec eux, une communauté de pratique partageant une identité professionnelle. J’espère vous y rencontrer nombreux.

Quoi d’autre encore attend l’Ordre?

Voilà ce que nous avons la certitude d’avoir sur la planche à dessin. À cela s’ajoutent les travaux de la gouvernance, l’arrivée d’une direction générale et tous les autres impacts de la réforme de la gouvernance des ordres professionnels qui débouleront en 2018. S’ajouteront des dossiers qui, même s’ils sont de moins grande envergure, exigent analyse, rigueur, énergie, consultation et rédaction.

Rappelons que les dossiers qui précèdent s’ajoutent aux fonctions statutaires de l’Ordre, soit l’admission, l’inspection professionnelle, les enquêtes et la formation, fonctions qui année après année remplissent, faut-il le rappeler, la majeure partie de nos agendas.

Et finalement, s’ajoute… tout ce que nous ignorons encore : consultations multiples, commissions parlementaires, demandes de mémoires et d’avis annoncées quelques semaines à l’avance, nouvelles règles et nouvelles lois… tous ces imprévus qui rendent le travail d’une intensité difficile à décrire mais qui illuminent la routine et font en sorte que le quotidien est des plus stimulants.

En terminant, je dois dire qu’il y a longtemps que l’Ordre voulait consacrer un dossier complet aux enjeux particuliers des communautés des peuples autochtones. Ces communautés sont nombreuses et diverses. À la recherche d’une meilleure connaissance de leurs réalités et de leurs cultures, nous avons donc invité des psychologues près de certaines d’entre elles à nous en parler.