Diagnostic par les psychologues

Diagnostic par les psychologues


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Mise à jour - 10 octobre 2025

1. Est-ce qu’un psychologue qui n’est pas neuropsychologue peut diagnostiquer un trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH)? plus

Oui.

Tant les psychologues que les neuropsychologues sont amenés à évaluer des personnes qui peuvent présenter un TDAH. Bien que le mandat puisse alors être le même, la perspective est différente d’un professionnel à l’autre en fonction de la nature de la démarche entreprise pour tirer une conclusion.

Les psychologues peuvent poser un diagnostic de TDAH quand ils relèvent la présence d’un certain nombre des comportements répertoriés entre autres par la CIM ou le DSM. Les exigences méthodologiques et les critères retenus pour conclure à un tel trouble ne nécessitent pas toujours de se prononcer sur une atteinte des fonctions mentales supérieures, ce qui est réservé aux neuropsychologues.

L’évaluation psychologique et l’évaluation neuropsychologique des personnes présentant possiblement un TDAH pourraient notamment mettre en lumière des difficultés de comportement ou des problèmes psychoaffectifs, ou contribuer au plan de services ou au plan d’intervention. Or, l’obtention d’un diagnostic neuropsychologique, qui peut être posé par le neuropsychologue, pourrait s’avérer pertinente, voire essentielle dans certains cas, notamment si on soupçonne une altération des fonctions mentales supérieures ou s’il est nécessaire de statuer sur le lien entre des manifestations cliniques (comportements) et le fonctionnement du cerveau.

À ce sujet, la chronique L’évaluation du TDAH en psychologie et en neuropsychologie est particulièrement intéressante à lire ou à relire.


2. Qu’arrive-t-il si, en tant que psychologue, on commet une erreur de diagnostic? plus

Il est important de faire la distinction entre une erreur de diagnostic et une différence d’opinion professionnelle entre professionnels.

Le diagnostic établi par un psychologue pourrait être remis en cause sans que cela s’avère nécessairement une erreur de diagnostic.

Dans une telle situation, ce qui sera considéré, c’est la démarche du psychologue dans l’établissement de son diagnostic :

  • A-t-il été rigoureux? A-t-il fait preuve de compétence? A-t-il respecté les règles de l’art en psychologie? 
    Ou encore :
  • A-t-il fait preuve de négligence? A-t-il manqué de modération? S’est-il avancé dans un champ où il manque d’expérience?

Le Code de déontologie des psychologues guide la pratique des psychologues, et sa section VI, intitulée « Qualité des services professionnels », prévoit des dispositions particulièrement pertinentes à considérer pour la question soulevée ici, notamment les art. 38, 39 et 40 :

  • 38. Le psychologue n’établit un diagnostic psychologique à l’égard de son client et ne donne des avis et conseils à ce dernier que s’il possède l’information professionnelle et scientifique suffisante pour le faire.
  • 39. Le psychologue développe, parfait et tient à jour ses connaissances et habiletés dans le domaine dans lequel il exerce ses activités professionnelles.
  • 40. Le psychologue consulte un autre psychologue, un membre d’un autre ordre professionnel ou une autre personne compétente ou dirige son client vers l’une de ces personnes, lorsque l’intérêt du client l’exige.

Rappelons que le diagnostic est le fruit d’une démarche d’évaluation rigoureuse : à partir d’entretiens, de tests psychométriques et/ou de questionnaires, le psychologue porte un jugement clinique sur la nature des changements dans le mode de pensée de la personne, son humeur, son comportement. Il peut alors établir la présence ou non d’un trouble mental et déterminer également les interventions ou les traitements appropriés à la situation.

Le psychologue qui se verrait reprocher une conclusion diagnostique doit être en mesure de justifier sa démarche et de démontrer qu’il a fait preuve de rigueur, de compétence et de professionnalisme pour en arriver à ses conclusions diagnostiques.


3. La reconnaissance du diagnostic a-t-elle des répercussions sur les pratiques entourant l’évaluation de l’aptitude, notamment en contexte de trouble neurocognitif? plus

Non.

La reconnaissance du diagnostic n’entraîne pas de changements dans l’évaluation de l’aptitude ou de l’inaptitude d’une personne à consentir à un soin. Le professionnel qui prodigue le soin évalue la capacité de la personne à y consentir. Il est possible qu’une consultation auprès d’autres membres de l’équipe traitante soit nécessaire.

Précisons que le diagnostic n’est pas l’élément déterminant de l’inaptitude à consentir. Ainsi, une personne est présumée apte à consentir à des soins même si elle est atteinte d’un trouble neurocognitif et qu’elle est sous tutelle.

Pour plus de précisions sur le consentement aux soins, les références suivantes sont particulièrement pertinentes :