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Démocratie et psychologie : une alliance nécessaire

Aubin
P

 

 


La responsabilité du choix, c’est aussi oser décider de quel côté on se situe dans une société injuste, traversée de conflits et marquée par l’indignité. C’est pourquoi nous sommes tous des êtres politiques, que nous le voulions ou non. Nous vivons dans une dimension politique fondamentale. Par le fait même d’exister, nous passons un contrat avec tous nos contemporains, mais aussi avec la génération future. 

– Henning Mankell, 2015, p. 130


Réfléchir aux relations que peuvent entretenir la psychologie et la démocratie représente une occasion de mettre en lumière leurs liens de parenté sous-estimés, de souligner certains manquements à l’exercice de la démocratie dans notre système de soins (Comeau et al., 2024; Aberman et al., 2022), de témoigner de la démocratisation de la posture professionnelle qu’a nécessitée l’accompagnement d’adolescents et de jeunes adultes en situation de désaffiliation, de marginalisation ou d’exclusion sociale (Aubin, 2025).

Rappelons que la démocratie participe à l’articulation dynamique de l’individuel et du collectif, à l’organisation des liens entre les êtres humains dans une optique de partage du bien commun inspirée de la justice distributive (Rocher, 1989). En cela, la démocratie rejoint les principes de la psychologie communautaire, ainsi que les objectifs psychothérapeutiques qui visent le changement et, plus précisément, le renforcement du pouvoir d’action et d’actualisation des individus, de leur autonomie de penser, de choisir et d’agir.

Cependant, des défaillances sont observables pour ce qui concerne la démocratisation des services de santé psychologique – lesquels participent du droit à la santé (LDL, 2023). Leur accès est souvent difficile ou inéquitable, la place qu’ils occupent au sein de nos organisations est plutôt restreinte; le stigma que génère l’action de consulter un psychologue est encore très présent dans certains milieux, des préjugés ou des biais inconscients sont encore fortement accolés à certains diagnostics de santé mentale (Aubin, 2023; Sarradon-Eck et al., 2020).

Les conséquences de ces défaillances sont considérables du côté de la santé psychologique de populations qui ne peuvent envisager l’option de choisir; en raison de leurs conditions de vie ou de leur état de souffrance qui les contraint à la survie, ou de la perte d’assurance en eux-mêmes et de confiance envers le système ou toute figure qui peut représenter ou détenir un certain pouvoir.

Il faut ici rappeler qu’être fragilisé implique une perte de pouvoir, et que le pouvoir de choisir est l’une des pierres angulaires de la démocratie. Ce pouvoir va de pair avec une confiance dans les institutions (Colliot-Thélène, 2011) qui donne la possibilité d’exprimer ses besoins, ses désaccords, de dénoncer les abus et les injustices afin de rétablir l’équité et le respect des droits qui peuvent être lésés. Certes, des groupes de défense des droits contribuent à la remise en cause de certaines pratiques, mais encore faut-il que les bénéficiaires de services les connaissent et s’en saisissent. La réalité est souvent tout autre, car plusieurs citoyens renoncent d’emblée à solliciter des services qui ne leur semblent pas suffisamment sécuritaires, respectueux de leurs droits ou de leur identité.

Il y a plus de trente ans, inspirée par les valeurs inhérentes à l’exercice de la démocratie et mue par un profond désir de rendre ma profession accessible, j’ai pris le risque d’aller à la rencontre de populations de jeunes adultes réfractaires à toute forme d’autorité, perçue comme potentiellement abusive, répressive ou instrumentalisante. Je suis allée vers eux dans un milieu de vie (centre de jour) qui leur permettait de redécouvrir un nouveau rapport à soi et aux autres, et de se réapproprier leur citoyenneté (Aubin, 2008; Greissler et al., 2018). J’ai pris la mesure de l’ampleur du défi et des limites de ma formation universitaire lorsque j’ai été confrontée à leur scepticisme, à leurs interrogations très pertinentes quant aux bénéfices qu’ils pourraient retirer d’un entretien avec moi, aux inconvénients que cela pourrait leur apporter et aux préjudices qui pourraient en découler. La table était mise pour une réflexion éthique qui aura stimulé mon engagement dans la profession jusqu’à aujourd’hui!

Mon titre professionnel n’était garant ni de ma légitimité ni de ma fiabilité. Je pouvais représenter une autre de ces figures complices d’un système dans lequel ils ne croyaient plus, ou qui ne leur permettait pas d’envisager qu’ils pouvaient y exercer une quelconque influence et avoir une voix qui compte. Plusieurs, dont une bonne proportion avait connu le système de protection de l’enfance, ne voulaient probablement pas prendre le risque d’être dépossédés à nouveau de leur pouvoir de choisir, de s’exprimer, de remettre en question... Leur ambivalence à mon égard participait le plus souvent d’un mécanisme de protection de leur intégrité plutôt que d’un refus d’être aidés.

Or, parmi ces jeunes personnes, plusieurs portaient le poids d’un parcours de vie fracturé par des ruptures de liens, des placements en centres jeunesse, des événements de vie tragiques, des deuils non résolus, des traumatismes passés sous silence ou banalisés, avec lesquels ils tentaient de s’accommoder en se débrouillant pour survivre dans une société dont ils doutaient de la bienveillance à leur égard.

Les sentiments d’injustice, d’exclusion ou de disqualification pouvaient avoir été favorisés par des mesures d’intervention qui confirmaient leur écart par rapport à la norme, par la multiplication de plans d’intervention scolaires, par leur exclusion de programmes enrichis, par une référence vers une école spécialisée, par des évaluations (psychiatriques, psychologiques, médicales ou autres) promptes à formuler des diagnostics ou des pronostics à portée préjudiciable, par des appellations restrictives ou discriminatoires et des décisions qui contribuaient à les marginaliser davantage (MJSM, 2018, Bernheim, 2019; Lamy, 2025). C’en était assez pour stimuler la tentation d’une construction identitaire marginalisée afin de retrouver un peu de contrôle sur leur vie et contrer la stigmatisation structurelle (Livingston, 2020) et la surmédicalisation des problèmes sociaux non résolus dont ces jeunes faisaient et font encore les frais (MJSM, 2023).

Aller à la rencontre de cette jeunesse blessée, révoltée ou repliée sur sa rancœur parce que convaincue qu’elle n’a pas sa place dans la société ne peut se faire sans adopter une posture humble et sincèrement curieuse de les connaître et d’apprendre d’elle. Sur un tel terrain, nous avons tout à apprendre, de ce qui se voit et de ce qui gronde sous les apparences. Plutôt que d’imposer un regard diagnostique sur leur condition, il faudra expliciter les raisons de notre présence, de notre intérêt à les connaître et à échanger, accepter d’être questionnés et même confrontés, avant de pouvoir explorer leurs désirs et ce qui empêche leur réalisation.

Après une phase d’apprivoisement mutuel, l’exploration de leurs besoins permet de mettre en lumière un pouvoir d’action limité par diverses contraintes – sociales, économiques, affectives, relationnelles – parmi d’autres obstacles qui freinent leur développement et l’accomplissement d’un projet personnel, mettent en péril leur santé et leur transition à l’âge adulte – qui requiert un haut degré d’autonomie dans notre société.

Certes, le psychologue peut devenir un allié précieux dans cette quête identitaire fissurée par trop d’adversité : en collaborant avec d’autres intervenants et figures significatives, en informant, en proposant un espace pour la reconstruction de soi, en aidant à soigner des blessures d’attachement ou à atténuer l’ombrage d’un passé traumatique, en stimulant la confiance dans le pouvoir de penser par soi-même, de douter, de remettre en question – lequel permet de choisir librement et de résister à d’autres formes d’aliénation de soi ou d’asservissement (Cyrulnik, 2022).

Cette approche est non seulement humaniste, elle est aussi démocratique, car elle pose comme prérequis à l’alliance thérapeutique d’expliciter les règles du jeu, à savoir les droits et les devoirs qui constituent notre éthique professionnelle. Elle stimule la coopération et se déploie dans une perspective de pouvoir partagé où la hiérarchie, s’il faut la circonscrire, est horizontale plutôt que verticale. Cette approche favorise la co-construction d’un savoir issu d’une alliance entre partenaires qui peuvent et veulent apprendre l’un de l’autre, au sein de l’espace thérapeutique comme au sein des équipes d’intervenants. La co-construction favorise la circulation d’idées, la réflexion critique et la prise en compte de l’incertitude (Bourgeault, 2019); elle se nourrit de la confrontation de points de vue (Rocher, 1989) et tire profit de ce que Mary Parker Follett appelait le conflit constructif (Mousli, 2005). Une façon de faire qui reflète le dynamisme propre à la démocratie active (Guy Rocher évoque l’idée d’une démocratie horizontale) et qui contribue à la découverte de solutions innovantes.

Parmi les projets novateurs qui ont certainement une portée démocratique, la recherche pancanadienne ACCESS Esprits ouverts, à laquelle je me suis ralliée avec les partenaires du RIPAJ (le Réseau d’intervention de proximité auprès des jeunes), est née d’une volonté de transformer la structure des services de santé mentale offerts aux jeunes Canadiens en réunissant autour de la table les voix de divers groupes : jeunes, familles, représentants de la communauté, intervenants, professionnels, décideurs, politiques (Abdel-Baki et al., 2018; 2019; Malla et al., 2018). Un défi passionnant, un exercice parsemé d’embûches, très proche de la démocratie sociale directe (Parker Follett citée par Nelson, 2017) et qui a porté fruit de diverses façons à travers le pays (Aires ouvertes au Québec) : par l’intégration de jeunes et de familles en tant que partenaires à part entière dans la conception de services adaptés à leurs besoins, par le renforcement d’alliances avec la communauté, par la création de lieux d’accueil attrayants dans lesquels la convivialité et l’hospitalité retrouvent leur place. Il faut aussi connaître le très inspirant Mouvement Jeunes et santé mentale qui représente « un acte de résistance face à l’hégémonie de certains savoirs » (Roy et al., 2025, p. 9) et dont l’inventivité et la richesse de réflexion sur « l’écologie des savoirs » envisagés dans une « complémentarité organique » (ibid, p. 5) illustrent ce que peut générer la démocratie active via les espaces de co-construction et la confrontation d’idées.

Nul doute que les psychologues et leurs alliés peuvent contribuer à la démocratie active, en étant ou en devenant des acteurs de changement social (Bach et al., 2009), par un travail de proximité et des actions qui visent à insuffler davantage d’équité dans notre culture de soins en santé mentale, par le renforcement du pouvoir d’action des populations vulnérabilisées, par la promotion de la justice sociale et la transmission de connaissances accessibles à la population, par leur contribution à la recherche ou aux débats, par la prise de conscience de leurs propres biais, par leur engagement à combattre les préjugés et la stigmatisation (Aubin et al., 2011 ; Aubin et al., 2012; Aubin, 2022; MJSM, 2023; LDL, 2024; CPRPQ) et à dénoncer toute forme d’iniquité ou de racisme systémique (Aberman et al., 2022), lesquels font partie des menaces, plus ou moins sournoises, à la démocratie.

Enfin, le principe de l’universalité des soins lié au droit à la santé pour tous les citoyens rend l’alliance entre la démocratie et la psychologie plus que jamais nécessaire. Le psychologue d’aujourd’hui est convié à prendre conscience de la dimension politique de son rôle (Mankell, citation en exergue) : devant l’augmentation des inégalités sociales et de la polarisation, devant la tentation de la centralisation et de la privatisation des services (Comeau et al., 2024), devant la lenteur des institutions à s’ajuster à l’accélérationnisme des hypertechnologies (Mhalla, 2025, p. 28), et considérant leur impuissance à pallier l’emprise tentaculaire de celles-ci sur le sujet pensant (Mhalla, 2025; Savoie, 2019; Volant, 2003) avec ce que cela comporte d’intrusion dans son intimité. Le défi démocratique du psychologue au XXIe siècle : s’assurer que la rencontre avec les personnes qui sollicitent son écoute demeure un espace protégé, pour la réflexion libre et autonome et pour l’expression de sa singularité, un espace de résistance à la réduction de la complexité de sa psyché et dont les repères sont fortement déstabilisés par une société en mouvance.

Bibliographie 

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  • Aubin, D., Abdel-Baki, A., Baret, C., Cadieux, C., Hill, T., Lafortune, D., Létourneau, P., Monast, D. et Tiberghien, C. (2011). Des rencontres de proximité : apprendre de l’autre, pour tisser de la solidarité et de l’espoir. Première partie. Santé mentale au Québec, XXXVI(2), 53-74.
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  • CPRPQ (Coalition des psychologues du réseau public québécois). 
  • Cyrulnik, B. (2022). Le laboureur et les mangeurs de vent. Paris : Odile Jacob.
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  • MJSM (Mouvement jeunes et santé mentale). (2018). Une prise de parole d’Émilie Roy pour le Mouvement Jeunes et santé mentale
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  • Savoie, D. J. (2019). La démocratie au Canada. L’effritement de nos institutions. Montréal et Kingston : McGill-Queen’s University Press.
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